Rencontre avec Hélène Delisle


Vous connaissez l'expression Le monde est petit? Il y a quelques mois, alors que je revenais de la Côte d'Ivoire, j'ai reçu un courriel d'Hélène Delisle, professeur titulaire de nutrition internationale de la Faculté de médecine de l'Université de Montréal et directrice du Centre collaborateur  de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la transition nutritionnelle et le développement (TransNut). C'est Christian Mésenge, directeur du département de Santé à l'Université Senghor, à Alexandrie, qui lui avait donné mon nom, lui expliquant que je donnais une formation en marketing social en Égypte et plusieurs autres pays d'Afrique. 

Elle m'apprend qu'elle a une maison à Sutton et qu'elle vient y faire un tour les fins de semaine quand elle n'est pas à l'étranger. On se donne donc rendez-vous au Cafetier, lieu de rencontre par excellence à Sutton. C'est fou, on ne s'est jamais croisé, ni à l'Université de Montréal, ni au village alors qu'elle me révèle... que sa maison est presque voisine de la mienne! Incroyable, n'est-ce pas. En discutant, elle me dit aussi qu'elle enseigne à l'Université Senghor et qu'elle y sera en mars 2013... deux semaines après moi! 

Elle aimerait que je donne une formation en marketing social à une équipe de collaborateurs du Pôle francophone africain sur le double fardeau nutritionnel au Bénin, à la mi-avril 2013. Je regarde mon agenda... c'est possible. 

C'est ainsi que je me suis rendu à Cotonou!

Quel beau groupe!

Groupe avec lequel j'ai travaillé sur un plaidoyer pour lutter contre le diabète à Cotonou, au Bénin. Merci à Hélène Delisle, qui m'a invité pour donner cette formation et à Émilie Parent-Bouchard qui l'assiste et qui a fait la photo.

Jour 7 - Possotomè et retour par la Route des pêches

Lever de Soleil sur le Lac Ahémé (ou à aimer?) à Possotomè.
Mon horloge biologique m'a permis de me lever juste à temps pour le lever du Soleil sur le lac Ahémé. C'était un peu couvert, mais ça valait vraiment le coup d'œil. Après quelques photos et une marche en bordure du lac, petit déjeuner puis rencontre avec tout le groupe pour leur assemblée annuelle. À la pause, j'ai cependant demandé à Hélène si je pouvais m'abstenir d'assister au reste de la rencontre, préférant corriger les travaux des étudiants qu'il me reste à évaluer.


Je me suis donc installé confortablement à l'ombre, avec vue sur le paysage du Lac Ahémé, jusqu'à l'heure du lunch, puis encore jusqu'au départ. Puis, nous avons fait route vers Cotonou en passant par la Route des Pêches ou, si vous préférez, en bordure de l'océan l'Atlantique que j'avais timidement entrevu depuis mon arrivée. Je pourrai éventuellement vous donner accès à des photos fort intéressantes, particulièrement autour de la Porte du Non Retour, d'où les malheureux esclaves quittaient l'Afrique pour des destinations américaines...
La Porte du Non Retour, en bordure de l'Océan Atlantique. Un pan malheureux de l'histoire de l'humanité.


Dédoublement... vaudoun??
Farniente de fin d'après-midi.



Jour 6 - Atelier, présentation et déplacement vers Possotomè

Grosse journée que ce jeudi! Dès le début, je commence par un briefing aux dix étudiants du Master en nutrition qui n'avaient pu être présents à ma conférence la veille. Ils participent à l'atelier avec les autres professionnels déjà sensibilisés, sous la gouverne de  responsables que j'ai rencontrés et sensibilisés le mardi. Quatre équipes de 6 à 7 personnes en tout. Ensuite, Hélène Delisle rappelle à tous les participants le sujet général du plaidoyer, associé au projet Double fardeau nutritionnel (DFN) et la lutte au diabète. Dans les pays en développement, les carences nutritionnelles côtoient maintenant les problèmes de surcharges et les maladies chroniques qui y sont liées. Celles-ci représentent 63 % de la mortalité dans le monde et 80 % de ces décès surviennent dans les pays en développement.

L'équipe numéro 1, dirigée par Augustin Zeba
(chemise bleue) en plein remue-méninges.
Pour ce qui est de la méthode de travail, chaque équipe se retrouve ensuite isolée de façon à pouvoir faire un remue-méninge en deux tranches de deux heures environ. Je me promène d'une salle à l'autre pour suivre l'évolution de leur travail, exactement comme je le fais à l'Université de Montréal dans le cadre du cours de Publicités sociétales et humanitaires que je donne en six vendredis consécutifs. Après le repas de 13 h, chacune peaufine sa présentation sur PowerPoint que le «chef d'équipe» présentera. Si vous avez bien calculé, les participants n'ont eu que cinq heures pour préparer un plan de plaidoyer... Et les résultats sont très intéressants.

La moto transporte souvent des familles
entières... sans protection aucune!
Après les présentations, discussions, puis choix de l'équipe gagnante. En effet, Hélène et moi avions pensé qu'une certaine forme d'émulation pousserait les participants à se dépasser. L'équipe qui a fait la meilleure démonstration a proposé de passer par l'activité physique. On souhaite convaincre le maire de Cotonou  d'aménager trois espaces de sport sécurisés d'ici cinq ans en instituant une nouvelle activité récurante, Je marche 5 km avec le maire contre le diabète. Sans entrer dans le détail, disons que les objectifs visés, la stratégie utilisée ains que les pistes de solutions proposées avaient de quoi séduire les membres du jury, Victoire Agueh, qui dirige le projet de l'Institut régional de santé publique à Cotonou, Hélène et moi. Réaliste et réalisable, espérons maintenant qu'un tel projet se réalise, en tout ou en partie.


Pendant plus d'une heure, le chauffeur fera du
slalom sur une route de terre en construction,
souvent boueuse.
À la fin de l'après-midi, une douzaine d'entre nous quittons pour Possotomè, une ville à deux heures à l'ouest de Cotonou. Nous logeons dans un hôtel-village situé sur le bord du lac Ahémé. La route pour s'y rendre n'est cependant pas évidente : en construction dès que nous sortons de Cotonou, nous roulons près d'une heure sur de la terre orangée, poussiéreuse, avec des trous et des flaques de boue à travers lesquels tous les véhicules font du slalom, dans un sens comme dans l'autre, au risque de nombreux face à face pour les plus téméraires.

Quand la route redevient plus normale, c'est déjà la nuit et le chauffeur doit ralentir la cadence, compte tenu des nombreux nids de poule qui jonchent le parcours. Nous arrivons finalement vers 20 h 30. Les chambres sont situées dans des pavillons isolés par groupe de huit. Je ne suis plus au Ibis! Un lit avec moustiquaire, avec plein de lézards qui courent sur les murs extérieurs... je me sens davantage au cœur de l'Afrique pour cette dernière nuit.

Une grande table attend ensuite la quinzaine de convives sous une véranda typique et les vagues du lac accompagnent nos discussions. On a bien hâte au lendemain pour voir ce décor qui promet...