Jour 2 - Porto-Novo et quelques contrastes africains

Une bande sécuritaire réservée aux motos, mais toujours pas de
casques! Il y a aussi des motocyclistes qui, trop pressés, préfèrent
utiliser la voie rapide, sans protection.
La journée a commencé par une leçon de blogue à ma collègue Hélène Delisle. On a en effet profité d'un moment avant l'arrivée des premiers participants pour qu'elle fasse l'apprentissage de cet outil que je trouve personnellement très efficace. Le problème dans la salle à manger de l'hôtel où nous sommes installés, c'est que la vitesse de navigation est lente, partageant le WiFi avec d'autres résidents de la place... On arrive quand même à ouvrir ce fameux premier blogue sans vraiment l'alimenter puisque déjà, des gens arrivent du Burkina Faso.

À 14 h, mon nouvel ami de la veille, Séverin Tchibozo, mieux connu comme mangeur d'insectes, vient me chercher pour m'amener visiter Porto-Novo, la capitale administrative du Bénin. L'entente, c'est que je paie l'essence, ce qui me convient puisque c'est à peu près le même  prix que chez nous et que cette ville est à moins d'une heure. On fait le plein et c'est parti pour Porto-Novo.


Essence en bouteille à vendre à l'approche de Porto Novo!
Chemin faisant, j'observe qu'il y a une voie réservée pour les motos sur les grands boulevards d'abord, mais aussi sur la route qui mène à la capitale. Je trouve ça génial, mais en même temps je me rends compte que comme dans les pays voisins, le casque est très peu utilisé. On peut aussi voir jusqu'à trois adultes sur une moto ou deux parents avec deux enfants! La sécurité est bien relative finalement.


Ça me rappelle un slogan que j'avais créé pour la
SAAQ dans les années 90, mais par pour les motos :
À vélo sans caque... Es-tu tombé sur la tête?
À l'approche de Porto-Novo, je vois aussi apparaître sur des tables en bordure de chemin, de grosses cruches ou des bouteilles de plastique remplies d'un liquide jaune... c'est de l'essence de contrebande. Plus on s'approche du Nigéria, plus on voit ce trafic pourtant interdit se multiplier à tous les 25 ou 50 m! Contrairement à Cotonou, il y a peu de stations services ici et la vente est donc tolérée. Il en coûte environ 25 ¢ de moins par litre pour faire le plein à la bouteille! Ce qui représente à la fois une économie et un danger... imaginez une étincelle!


On arrive à la première étape de notre voyage, Songhaï. Il s'agit d'une ONG née en 1985 dont la mission est de développer des alternatives permettant aux populations africaines de se prendre en charge par l'entrepreneuriat agricole, axé sur le développement humain, la valorisation des ressources locales et l'appropriation des techniques et technologies extérieures, biologiques et durables. Tout-à-fait dans mes valeurs!


Autoportrait réalisé au resto en compagnie de Sévérin.
On ne peut tout visiter en ce dimanche après-midi, mais je peux en voir suffisamment pour comprendre que depuis plus de 25 ans, c'est devenu un modèle qui attire des stagiaires, que je croise en grand nombre, qui viennent observer le travail qui a été initié par Godfrey Nzamujo, un prêtre dominicain, docteur en électronique, en microbiologie et en sciences de développement. Nous avons en effet croisé plusieurs jeunes, majoritairement des Occidentaux, qui arrivent avec leur sac-à-dos pour y séjourner et apprendre de cet exemple fort intéressant de développement durable. Il y a même une boutique, malheureusement fermée le dimanche, et un restaurant où on peut se désaltérer.


Masque Gèlèdè, semblable à
d'autres que j'ai pu observer
dans ce petit musée 

ethnographique.
Sévérin me conduit ensuite au Musée ethnographique Alexandre Sènou Adande. J'ai la chance de le visiter en compagnie de Déo-Gratias Somessi, un étudiant-guide, chercheur en ethnographie qui me dirige d'abord à travers des salles qui exposent les trois rites de passage de la vie : la naissance, le mariage et la mort. Il me conduit ensuite à l'étage où je découvre, à travers une impressionnante collection de masques, le Gèlèdè, lié à l'histoire de la migration des peuples yoruba-nago qui ont essaimé le long du Golfe Guinée et dans les régions de savane. Malheureusement, les photos sont interdites. 


Une quiétude et une belle sérénité dans
ce véritable oasis au cœur de la ville et
habité par quelques petits singes.
À proximité du musée se trouve l'Assemblée nationale et, juste à côté, le Jardin des Plantes de Porto Novo, créé sur le site d'une forêt sacrée qui regroupe une grande variété d'arbres et de plantes de la flore béninoise. On y découvre quelques singes qui y vivent. Puis c'est le retour vers Cotonou, afin de me joindre à Hélène et quelques participants arrivés aujourd'hui pour aller manger dans un autre maquis, le Pili Pili cette fois. On me servira un ragôut de mouton bien épicé, avec couscous.


Sympathique bizarrerie pour l'Occidental que je suis, l'arbre à saucissons.

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